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Quel est l’impact de la fabrication des vêtements sur la pollution ?

By 25 janvier 2022No Comments
Temps de lecture : 4 min.

Article mis à jour le 25 janvier 2022 par M & F

L’industrie textile est un des secteurs les plus polluants dans le monde.

Une fabrication acharnée de vêtements et d’accessoires en tout genre destinés à remplir nos placards.

Mais, cette quête effrénée à la mode et à la consommation a un prix qu’il faut payer. Il n’est pas question ici de prix pour le portemonnaie du consommateur puisque les textiles de moindre qualité sont vendus à prix dérisoire. 

Il est question du prix à payer pour l’environnement, l’écologie, la faune et la flore.

Entre pollution de l’eau, émission de gaz à effet de serre, il convient de revoir notre copie notamment avec ce principe de Fast Fashion.

L’impact sur la consommation d’eau

Consommation d’eau par l’industrie

Les chiffres de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) sont sans appel. La fabrication d’un seul T-shirt représente l’équivalent de 70 douches. Plus clairement, il faut 2 700 litres d’eau pour fabriquer un T-shirt.

Ce chiffre passe à 11 000 litres d’eau utilisés pour fabriquer un jean.

Voilà un constat plutôt alarmant.

Lorsque nous achetons un vêtement, savoir ce qu’il a coûté en impact environnemental n’est pas forcément notre préoccupation première. 

Nous nous demandons surtout s’il est à la mode et s’il nous ira parfaitement. Cela fait en quelque sorte partie de notre culture.

Pourtant, la production mondiale de textile ne cesse d’augmenter. En premier lieu, car nous achetons toujours plus.

La fast fashion nous incite à consommer sans cesse. Les industries textiles proposent presque des vêtements jetables. Chacun d’entre eux sera mis en moyenne 3 ou 4 fois avant de rester dans le fond du placard ou être jeté.

C’est-à-dire que ce jean qui a nécessité 11 000 litres d’eau pour sa fabrication sera rapidement oublié au profit d’un nouveau.

La fabrication d’un vêtement est un processus complexe. Il passe de la culture des fibres au lavage des vêtements, sans oublier les étapes de filature, de teinture…

Après le blé et le riz, l’industrie textile est la troisième consommatrice d’eau dans le monde.

Pollution de l’eau par l’industrie

Effet pervers de cette fabrication, l’eau utilisée pour la fabrication et le lavage des vêtements pollue à son tour les cours d’eau.

En effet, les fibres textiles employées (polyester, nylon, élasthanne…) contiennent de fines particules chimiques, de plastique essentiellement, qui vont rejoindre les eaux usées et, in fine, l’océan. La plupart de ces fibres sont des dérivés de pétrole.

Tous ces milliards de petites particules contribuent à alimenter ce que l’on appelle aujourd’hui le 7e continent, tant il est vaste. 

La boucle de la pollution d’eau est bouclée.

L’effet de ce monstre de plastique sur la faune et la flore n’est plus à prouver, nous le savons tous.

Mais alors, pourquoi utiliser ces fibres textiles polluantes ? Tout simplement parce que ce sont les moins chères. Pour vendre à bas prix, il est nécessaire de fabriquer peu cher. Le coton bio par exemple, ne répond pas à cette exigence. 

L’impact carbone lorsque l’on achète un vêtement

Seconde industrie la plus polluante dans le monde, le secteur du textile émet 1,2 milliard de tonnes de CO2 chaque année. 

Si l’on pointe du doigt (à raison) le secteur maritime et aérien, il faut savoir que la fabrication et l’entretien du textile génèrent plus de pollution que ces 2 secteurs cumulés.

À cette pollution liée au fonctionnement de l’industrie, il faut ajouter l’empreinte carbone émise lors du transport de ces marchandises.

En effet, la plupart des usines de fabrication sont délocalisées dans des pays où la main-d’œuvre est bien moins chère qu’en France par exemple. Des pays où il est également fait peu de cas des conditions de travail et du niveau de vie des employés.

Ils sont souvent situés à l’autre bout du monde. 

L’acheminement des marchandises vers les pays européens est alors indispensable. 

Un transport le plus souvent aérien puisqu’il est le plus rapide. Mais, il est lui aussi largement émetteur de gaz à effet de serre.

Toutes les conditions sont ainsi réunies pour impacter l’environnement.

Comment faire pour être moins pollueur ?

Il est possible de moins polluer lorsque nous consommons, de réduire l’impact carbone de notre consommation. Des solutions plus éthiques et plus respectueuses de l’environnement existent. 

Consommer autrement

Il existe d’autres façons de consommer :

  • consommer moins, uniquement ce dont vous avez besoin ;
  • privilégier les matières écologiques ;
  • penser aux vêtements de seconde main ;
  • préférer les jeans bruts, non teintés et non délavés ;
  • faire le choix de lessives écologiques et d’un lavage à 30° ;
  • surveiller les labels sur les vêtements : Oeko Tex, Écolabel, Global Organic Textile Standard ou encore Ecocert. Si vous avez un doute sur un label, n’hésitez pas à vous renseigner.

Recycler

Ne rien jeter ! Voilà un petit geste qui ne demande pas beaucoup d’effort et qui est bénéfique pour la planète.

Ce vêtement ne vous plait plus ? Alors, revendez-le sur les sites dédiés à la seconde main ou rapportez-le dans une recyclerie. Il plaira à coup sûr à d’autres personnes.

Le talon de votre paire de chaussures préférée est cassé, votre parka est déchiré ? Ne les jetez pas. Recousez votre parka et apportez vos chaussures chez le cordonnier.

Voilà des réflexes que nous avons presque oubliés aujourd’hui. 

Si votre textile est bien vécu et que plus rien ne semble possible, pensez à le laisser dans des bacs de collecte prévus à cet effet. Il sera recyclé.