Le Monde d'après...

Qu’est-ce que la sobriété numérique et quel est l’impact de la pollution numérique sur l’environnement ?

By 16 juillet 2021mars 19th, 2024No Comments
Sobriété numérique
Temps de lecture : 6 min.

Article mis à jour le 19 mars 2024 par M & F

Aujourd’hui, le numérique est partout. Si bien qu’il a un fort impact sur l’environnement. Dans un monde de plus en plus connecté, la réduction de l’empreinte carbone et de la consommation d’énergie est importante. La pollution numérique est alors un sujet de plus en plus abordé. Pour lutter contre le réchauffement de la planète, la question se tend vers « la sobriété numérique ».

Qu’est- ce que la sobriété numérique et la pollution numérique ?

Définition de la sobriété numérique

L’impact du numérique sur l’environnement est flagrant. Afin de prévenir cette surconsommation qui n’a rien d’eco-friendly, le terme sobriété numérique est alors apparu. Il désigne un ensemble de pratiques visant à réduire la consommation d’énergie. La sobriété numérique est un terme inventé par l’association GreenIT.fr. C’est cette dernière l’a utilisé pour la première fois en 2008. Le terme est repris par l’association Shift Project en 2018. Il désigne la prise de conscience de la pollution numérique sur l’environnement.

Définition de la pollution numérique

La pollution numérique désigne l’ensemble des impacts sur l’environnement provoqués par les nouvelles technologies. Ces dernières provoquent la production de déchets électroniques, l’émission de gaz à effet de serre et la pollution chimique. Les nouvelles technologies causent également l’érosion de la biodiversité. C’est la fabrication de ces nouvelles technologies qui provoquent la pollution numérique. La lutte contre cette pollution consiste alors à utiliser de moins en moins d’objets informatiques. Le but est de les faire durer dans le temps. La pollution numérique est engendrée entre autres par :

  • La conception des terminaux numériques,
  • L’utilisation du réseau internet,
  • Le déploiement des nouvelles générations des standards de téléphonie mobile.

Quel est l’impact de nos ordinateurs, nos téléphones sur l’écologie ?

Nos téléphones figurent parmi les matériels très polluants. En moyenne, nous les remplaçons tous les 2 ans. Ils sont souvent sujets à l’obsolescence. Comme les ordinateurs, leur durée de vie est écourtée pour de nombreuses raisons :

  • Pour des raisons techniques : lorsqu’une pièce tombe en panne, elle est souvent difficile à réparer ou à être remplacée.
  • Afin d’être dans la tendance du moment : la publicité, les programmes de fidélité sont tous des facteurs qui incitent à changer d’appareils.
  • Pour des raisons de logiciel : parfois, le fabricant cesse de concevoir des mises à jour de l’appareil. Ce dernier finit alors par présenter des failles de sécurité et des problèmes de fonctionnement. Le consommateur est alors obligé d’abandonner l’appareil.

Exemple de consommation pour un ordinateur ou un téléphone

Les impacts environnementaux produits par les téléphones portables et les ordinateurs se produisent lors de leur fabrication. Les ordinateurs ont également une durée de vie limitée. Selon le modèle, ces appareils peuvent durer 6 ans environ. Plus les matériels sont dématérialisés, plus les fabricants utilisent des matières et de l’énergie. Or, de nos jours, les appareils sont de plus en plus dématérialisés. La fabrication d’un ordinateur portable requiert l’utilisation d’une dizaine de métaux : de l’or, de la terre rare, du lithium, du tantale, etc. L’extraction de ces minerais aun fort impact sur le réchauffement de la planète. En effet, une extraction exige une quantité importante d’énergie fossile. Elle requiert également beaucoup d’eau et de ressources.

La fin de vie de ces appareils est également néfaste pour l’environnement. Leurs déchets sont envoyés dans d’immenses décharges. Avec un design de plus en plus sophistiqué, le recyclage et la récupération des matières premières sont quasi-impossible. Nombreux des matériaux utilisés ne sont pas recyclés.

Gaming : Jeux en ligne et pollution numériques

L’industrie du jeu vidéo a des effets sur l’environnement. En effet, de nombreux composants entrent en jeu lors de la conception des matériels utilisés. Une console de jeu pollue à chaque étape de sa fabrication. L’ordinateur dernier cri utilisé pour jouer nécessite plusieurs kilos de combustibles fossiles, de produits chimiques et d’eau. Les différents supports utilisés pour ces jeux vidéo sont également très polluants. Aujourd’hui, les industries ont tendance à dématérialiser les jeux vidéo. Pourtant, cette solution ne résout aucun problème environnemental. Dématérialiser réduit la production de CD, la fabrication de boîtiers physique et l’impression des divers manuels. Toutefois, le fait de jouer en ligne n’est pas écologique. Ce type de pratique engendre une autre forme de pollution liée à l’internet. Le téléchargement, le stockage de données, les achats en ligne ont tous des impacts sur l’environnement. Les jeux vidéo en ligne ou en streaming dépendent de câbles. Ces derniers sont reliés à plusieurs réseaux. Parfois, pour satisfaire les consommateurs, ces câbles doivent passer par des liaisons sous-marines. Ce type d’infrastructure nécessite alors l’utilisation de cuivre et de divers métaux critiques. Des équipements dont l’utilisation fréquentes peut impacter fortement l’environnement. Les jeux vidéo font partie des facteurs favorisant l’émission de CO2. Ils sont hébergés sur des serveurs et nécessitent un important apport énergétique. Leur transport jusqu’aux équipements nécessite l’utilisation de bande passante.

Tous les acteurs en matière de jeu vidéo doivent limiter leur impact sur l’environnement. Fabricants, développeurs, joueurs et éditeurs ont tous un rôle sur les conséquences environnementales des jeux vidéo.

Comment réduire nos impacts et pollutions numériques ? Les bons gestes

Tout le monde peut agir sur la réduction de l’impact écologique. Pour cela, il est nécessaire d’adopter les bons gestes.

  • Savoir naviguer sur internet pour lutter contre la pollution digitale :
  •  Évitez de laisser vos onglets inactifs ouverts.
  • Bloquez les pop-ups.
  • Réduisez la qualité des vidéos. Les vidéos HD sont lourdes et sont néfastes pour l’environnement.
  • Optez pour des moteurs de recherche éco-responsable.
  • Optimiser la longévité des appareils numériques :
  •  Ne jetez plus vos appareils, réparez-les. Parfois, il suffit d’une nouvelle pièce (batterie ou disque dur) pour redonner une seconde vie à un appareil.
  • Évitez de vous acharner sur tous les nouveaux modèles d’appareils si le vôtre peut encore fonctionner.
  • Désinstallez les logiciels qui ne vous servent plus. Cette pratique permettra non seulement d’optimiser la durée de vie de vos appareils, mais réduira également la consommation d’énergie.
  • Optez pour des appareils reconditionnés à neuf.
  • Utilisez des antivirus afin de protéger votre matériel.
  • Savoir gérer et utiliser les e-mails :
  • Le fait de « répondre à tous » est une mauvaise habitude. Tout le monde n’a pas forcément besoin de votre réponse.
  • Évitez de faire une signature photo ou logo. Ces éléments consomment plus que du texte.
  • Évitez l’utilisation de pièce jointe. Un mail composé d’un texte est beaucoup plus écologique. Vous pouvez utiliser les outils de transfert. Ces derniers suppriment les fichiers en quelques jours. Ce qui réduira l’impact sur l’environnement.
  • Supprimez régulièrement vos mails. Garder les e-mails qui ne servent à rien, surtout ceux qui contiennent des pièces jointes est un geste énergivore.
  • Désinscrivez-vous des newsletters que vous ne suivez plus.

Le stockage de données agit également sur la pollution numérique. Pour cela :

  • Préférez stocker vos données localement au lieu de choisir les serveurs.
  • Conservez uniquement les données qui vous sont utiles.
  • Préférez passer vos données dans des disques durs externes ou des clés USB. Cette technique est plus écologique que d’utiliser le cloud.
  • Adopter les bons réflexes lors de l’utilisation de vos appareils :
  • Évitez de laisser vos appareils branchés inutilement.
  • Réduisez la luminosité de vos appareils. Plus la lumière est forte, plus l’appareil consomme de l’énergie.
  • Optez pour une mise en veille automatique. Vos écrans n’ont pas besoin d’être allumés à longueur de temps. Laisser allumer vos appareils durant vos heures de pause consomme beaucoup d’énergie.
  • La nuit, pensez à éteindre vos appareils. Adoptez également cette habitude lorsque vous quittez votre poste de travail.

La fin de vie d’un équipement est source de pollution. Pour éviter cela, pensez au recyclage. Emportez vos matériels dans un lieu de recyclage adapté (bornes de collecte, revendeur en informatique, etc)

De nombreuses personnes sont prêtes à adopter de bons gestes aujourd’hui. Cependant, certaines habitudes les font reculer, notamment, comme le fait de regarder une vidéo basse définition. La bataille contre la pollution numérique n’est pas encore gagnée de nos jours. Plus de la moitié des Français n’ont jamais entendu parler du terme « sobriété numérique ». Chez ceux qui ont en entendu parler, seulement peu savent exactement ce que cela signifie. De nombreuses personnes n’ont pas conscience de l’impact de leurs usages numériques sur l’écologie. Aujourd’hui encore, la sobriété numérique n’est pas imposée dans les réflexes quotidiens des internautes et des utilisateurs d’appareils électroniques. Toutefois, selon une étude, plus de la moitié de la pollution française n’envisage pas de regarder une vidéo basse définition. Plus de la moitié des consommateurs ne pense pas installer un moteur de recherche écoresponsable. Un grand pourcentage de personnes n’envisage pas l’achat d’un appareil reconditionné à neuf. Le numérique dépend des ressources en voie d’épuisement. Bientôt, il sera considéré comme une ressource critique et non renouvelable. La sobriété numérique est aujourd’hui une question de résilience. Son enjeu dépasse la réduction des impacts environnementaux. Une proposition de loi a aujourd’hui été adopté afin de réduire cette empreinte environnementale du numérique.

Consommer 3Go par semaine pour moins polluer ?

L’ancienne ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem propose dans une interview du 18 mars 2024 dans Le Figaro de limiter notre utilisation d’Internet à 3Go par semaine, même pour certains d’entre nous cela ne posera pas de problème mais pour d’autres cela va être compliqué

Il faut donc un rationnant autoritaire pour nous limiter ?

Leave a Reply